Eh bien voilà, la dernière ligne droite avant mon départ pour la Réunion  le 15 octobre prochain (Orly à 19h40).

Il y a deux ans si on m’avait dit que je serais au départ de la « Diagonale des Fous », je ne l’aurais pas cru.

Tout a commencé par la lecture d’un article consacrée à cette course dans une revue spécialisée. Bien que le récit vantait les beautés de cette île et l’ambiance qu’il y régnait, participer à une épreuve de 140 km était chose impensable pour moi, qui courait sur des distances de 15 km au maximum.

D’ailleurs je n’ai jamais été un grand féru de course à pied (à mes débuts). J’ai commencé par des sports collectifs (rugby, football américain) et les tours de terrain que nous devions faire à l’entraînement me paraissait interminables et ne suscitait que très peu d’intérêt pour moi.

J’en connais qui n’ont pas fini de me le rappeler ; se sont les seniors du club de rugby du MLSGP (Maisons-Laffite, Saint-germain, Poissy) dont je m’occupe en préparation physique. Mais comme je l’ai dit c’était au début. Ils savent que je ne leur veux que du bien et qu’ils peuvent compter sur moi pour continuer à m’occuper de leur physique jusqu’à la fin de la saison.

Suite à un accident de football américain (rupture des ligaments croisés), j’ai décidé d’arrêter les sports de contact ayant mis environ un an et demi pour retrouver l’ensemble de mes possibilités. Je me suis alors orienté vers des pratiques de pleine nature tel que les raids ou run and bike. Puis j’ai eu l’occasion de faire quelques petits trails en Région Parisienne, auxquels j’ai pris rapidement goût, pour vivre ma première vraie expérience dans ce domaine. Ce fût en juillet 2005 avec la 6000 D (55 km – 3000 m de dénivelé positif et autant de négatif) une course de montagne se déroulant à La Plagne. Même si je pensais m’être relativement bien préparé, cela n’avait rien à voir avec les conditions que j’avais pu rencontrer. Le dénivelé et l’altitude me demandant des efforts auxquels je n’étais pas suffisamment préparé. Et là il faut aller chercher les ressources physiques et mentales pour continuer ; la dernière portion avant d’arriver au glacier (3050 m) a été éprouvante pour moi sur ces deux plans. Mais je devais aller jusqu’au bout et cette année lorsque je suis repassé au même endroit (en meilleur état physique) j’ai eu beaucoup de plaisir à y être en repensant aux difficultés que j’avais rencontré et surmonté (l’idée d’abandonner m’avait même un instant traversé l’esprit).

Alors à « quelle sauce » vais-je être mangé pour cette Diagonale des Fous ?

Je sais que cela va être dur, en lisant les récits des dernières courses, je me dis que je ne suis pas à l’abri d’ampoules, de problèmes digestifs, etc… . J’ai effectivement des interrogations sur la capacité que mon corps à, de pouvoir accepter un tel effort physique, mais au-delà de ça, c’est justement dépasser mes limites ou voir où elles s’arrêtent qui m’intèrresse. En contre partie cette course se passe dans un site magnifique, il est bien entendu que mon objectif n’est pas de réaliser un chrono, mais de terminer cette course en profitant de tout ce que je vais découvrir autour de moi.

Et surtout, je vais « courir utile ». Ensemble nous allons permettre à des enfants de pouvoirs bénéficier d’un nouveau départ dans la vie ; à leur tour ils pourront courir, jouer et vivre pleinement leur enfance.

Un grand merci à tous.

Jean-Luc